Insertion d'ADN du bracovirus CcBV de la guêpe parasitoïde Cotesia congregata, dans l'ADN des hémocytes de l'hôte parasité Manduca sexta.
Germain Chevignon  1@  , Georges Periquet  1@  , Gabor Gyapay  2@  , Nathalie Vega-Czarny  2@  , Karine Musset  1@  , Jean-Michel Drezen  1, *@  , Elisabeth Huguet  1, *@  
1 : Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte
CNRS : UMR7261, Université François Rabelais - Tours
2 : Genoscope-Centre national de séquençage
CEA
* : Auteur correspondant

Les Bracovirus sont des virus symbiontes de guêpes parasitoïdes qui fonctionnent comme des véhicules de transfert d'ADN entre les guêpes et les insectes (hôtes) qu'elles parasitent. Ces bracovirus, associés à plus de 17 000 espèces de guêpes parasitoïdes, se développent au stade larvaire dans des chenilles de lépidoptères. Les particules virales sont injectées avec les œufs, lors de la ponte dans l'hôte. La guêpe les utilise pour transférer et exprimer dans l'hôte, une série de gènes de virulence, permettant ainsi la réussite du parasitisme. Le génome injecté comprend plusieurs dizaines de cercles d'ADN double brin qui sont produits par des cellules spécialisées des ovaires de la guêpe, à partir de séquences provirales présentes dans son génome.

Dans le système Cotesisa congragata (Braconide) – Manduca sexta (Lépidoptère), les particules du bracovirus CcBV injectées dans les chenilles de M. sexta ne s'y multiplient pas, mais l'ADN de certains cercles est inséré, sous forme linéarisé, dans le génome de l'hôte. Grâce à une approche par capture sonde-spécifique et un séquençage profond, nous avons pu montrer que les séquences de jonction entre ADN viral inséré et génome de M. sexta sont associées à un Motif viral spécifique d'Insertion dans l'Hôte (MIH). De plus, les positions de ces insertions dans le génome de M. sexta apparaissent aléatoirement distribuées. Les résultats des analyses des MIH sont présentés, ainsi que les comparaisons avec les autres espèces de bracovirus. Ces analyses phylogénétiques permettent de trancher entre l'hypothèse d'une origine commune du mécanisme d'insertion des cercles viraux dans le génome de l'hôte, ou d'une acquisition secondaire de ce mécanisme dans certains groupes uniquement.


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